mis à jour le
Egypte - Un lancer de chaussure vengeur contre le président iranien (VIDEO)
Le lancer de chaussures n'est pas un sport national en Egypte. Tout musulman qui se respecte sait qu'il s'agit en réalité de l'une des pires insultes qu'on puisse imaginer.
Après le double lancer raté d'un journaliste irakien, en 2008, contre l'ancien président américain Georges W. Bush, c'est au tour du président iranien Mahmoud Ahmadinejad d'éviter de justesse une chaussure en plein bain de foule au Caire, rapporte CNN.
Mahmoud Ahmadinejad comptait certainement sur un accueil plus courtois lorsqu'il a pris la décision de se rendre au sommet de l'Organisation de la coopération Islamique dans la capitale égyptienne, le 6 février 2013. Il rendait ainsi la pareille au président égyptien, après la visite de ce dernier en Iran au sommet des Non-Alignés du mois d'août 2012.
A la suite de la décision de l'Egypte de renouer des liens diplomatiques avec Israël dans le courant des années 1980, plus aucun président iranien n'avait foulé le sol égyptien. Trente ans se sont donc écoulés sans relations diplomatiques entre les deux pays. A ce contexte troublé s'ajoute l'éternelle division entre musulmans sunnites, majoritaires en Egypte, et musulmans chiites, qui représentent 90% de de la population iranienne.
Une vidéo de l'attaque manquée du président Ahmadinejad qui sortait de la mosquée al-Hussein après la prière, a été diffusée par l'agence de presse turque Anadolu. Selon le bureau du procureur, le propriétaire de la chaussure (qui a finalement achevé sa course sur un agent de sécurité) serait d'obédience salafiste. «Tu as tué nos frères!», ainsi aurait-il interpellé le président avant de lui jeter sa chaussure.
Le motif? Avec trois complices, ce salafiste reprocherait à l'Iran d'avoir financé les chiites pour les aider à propager leur doctrine en Egypte. Apparemment, ils sont loin d'être les seuls à le penser. Pour RFI, les responsables seraient des partisans de la révolution syrienne.
A lire aussi
L'Iran, autre fournisseur d'armes à l'Afrique
Pourquoi les salafistes veulent revenir au temps des califes