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Le Soudan envoie des cyberdjihadistes sur Facebook

Le président soudanais, Omar el-Béchir, n’a pas l’intention de laisser l’opposition s’exprimer sur Facebook et Twitter sans réagir.

Mandur Al-Ahdi, vice-président du National Congress Party (NCP), le parti au pouvoir, a annoncé lors d’un meeting mardi 22 mars que des «cyberdjihadistes» se tenaient prêts à «faire taire» les groupes antigouvernementaux présents sur Internet. La veille, le 21 mars, des manifestations avaient eu lieu —qui n’auraient pas rassemblé grand monde, note le Sudan Tribune.

Ces mesures répressives semblent avoir pour but d’éviter à tout prix un autre 30 janvier 2011. Ce jour-là, rapportait Al-Jazeera, des étudiants sont descendus dans les rues de Khartoum, la capitale du nord, pour protester contre la vie chère. A l’image des révolutions tunisiennes et égyptiennes qui ont mené à la démission de leurs gouvernements, certains manifestants soudanais demandaient le départ d’Omar el-Béchir. Ce dernier est en effet à la tête du Soudan depuis un coup d’Etat en 1989.

Dans le collimateur des cyberdjihadistes engagés par le gouvernement, il y a deux groupes à l’origine de ces rassemblements du 30 janvier. D'abord, le groupe Facebook «Youth for Change», fort de 17.000 membres à ce jour et dont les militants s’exclamaient sur le «mur»: «Les Soudanais ne se tairont pas plus longtemps». L’autre page visée par le NCP est le groupe «WeR fed up» (On en a marre) qui rassemble plus de 2.700 personnes. La veille du 30 janvier, neuf de ses membres avaient été arrêtés, signale Al-Jazeera.

Depuis le référendum du 9 janvier, qui a entériné la partition du Sud-Soudan, les exploitations pétrolières du Sud devraient échapper à l’autorité d’Omar el-Béchir. Et les Soudanais du Nord semblent craindre une détérioration considérable de leur économie, déjà affaiblie par l’inflation —d'où les protestations contre le régime.

Lu sur Sudan Tribune, Al Jazeera