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La Belgique devient un terrain de confrontation entre Congolais et Rwandais

Matonge n'est pas un coin ordinaire. Ce quartier de la région de Bruxelles abrite une forte dispora africaine; des hommes et femmes originaires pour la plupart d’Afrique centrale.

Plus précisemment, le quartier compte 25.000 Congolais de la RDC et environ 10.000 Rwandais, selon le site de la BBC.

Cela fait des années que le conflit à l’est du Congo se «téléporte» à Matonge, mais avec la prise de contrôle de Goma par le M23 en novembre 2012, la situation a empiré. Différents camps s'affrontent dans le quatier, le plus souvent de façon verbale. 

Les Congolais et Rwandais de la diaspora se rendent aujourd'hui à Matonge «pour débattre de la guerre en République démocratique du Congo, et parfois pour se battre».

En filigrane, les Congolais accusent les Rwandais de financer les milices rebelles de l’est du Congo, une opinion confortée par un rapport de l’ONU dont la rédaction avait été révélée en octobre 2012.

Des manifestations, majoritairement non-violentes, ont donc lieu tous les jeudis pour protester contre ce qui est dénoncé comme le "financement" du gouvernement rwandais.

Et il y a des dérapages. Les Rwandais de la diaspora en sont les premières victimes.

Ainsi, toujours selon la BBC, un Rwandais de Belgique aurait été poursuivi et attaqué par des manifestants congolais. 

«Je ne vais à Matonge que pour me faire couper les cheveux ces jours-ci. Je ne reste jamais très longtemps, c’est trop dangereux», témoigne le journaliste rwandais Ruhumuza Mbonyumutwa.

Ce que ne dit pas la BBC, c'est que des étudiants congolais en Belgique, soucieux de la situation politique dans leur pays d'origine, mais aussi de la mauvaise image des rassemblements de Congolais en Belgique, ont décidé il y a peu de prendre les choses en main.

Ils ont donc organisé un flash mob (rassemblement éclair), qui se voulait pacifique, en décembre 2012, en vue de sensibiliser la société belge à la situation dans l'est de la RDC, rapporte la Libre Belgique.

«Nous, jeunes étudiants, sommes aussi préoccupés par la situation de notre pays d'origine et nous indignons d'une seule voix et de manière pacifique» avaient-il fait alors savoir.

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Lu sur La Libre Belgique

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