SlateAfrique

mis à jour le

Mali - D'où vient l'argent de la guerre

Au 19e jour du déclenchement de l’opération Serval, la communauté internationale a planché pour la levée des fonds destinés au financement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma).

La conférence des donateurs s’est ouverte ce 29 janvier à Addis-Abeba dans la capitale éthiopienne, où 50 millions de dollars (environ 38 millions d’euros) ont été débloqués par l’Union Africaine (UA) pour soutenir la force militaire, informe RFI.

Le président burkinabé Blaise Compaoré a estimé que le financement des opérations est essentiel pour le succès des soldats sur le terrain.  

«Nous espérons que nous allons parvenir à boucler le budget, s'est inquiété Blaise Compaoré. Sinon, il y a un risque d’enlisement».

Le budget des opérations de la Misma est difficile à chiffrer d’autant plus que les effectifs des soldats vont crescendo. Fixé initialement à 3.300 soldats, le nombre d’hommes présents aujourd’hui au Mali a atteint 6.000. Les coûts pour subvenir aux besoins des bataillons africains parfois mal équipées sont importants.

 «Certains arrivent avec leur paquetage et de quoi se nourrir pour une période très courte», souligne Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations unies.

«Les dons recueillis vont donc permettre de financer des choses aussi simples que l’eau et le carburant»

Le président malien Dioncounda Traoré a pressé la communauté internationale de mettre la main à la poche pour bouter hors les frontières les insurgés islamistes.

La France qui a donné le coup de sifflet à la guerre a contribué à hauteur de 47 millions d’euros, a déclaré le ministre français des Affaires Etrangères, Laurent Fabius à Addis-Abeba, note L'Express.

Tokyo a annoncé pour sa part une aide substantielle de 120 millions de dollars (environ 89 millions d'euros). Le Canada a donné une aide en nature et s’est engagé à fournir un avion de transport de troupes. Le coût d’une heure de vol s’élève à 40.000 euros, soit un demi-million d'euros pour une rotation.

Les Nations unies ont mis en place deux Trust Funds, des fonds fiduciaires, pour recueillir les dons. L'un a été établi au bénéfice de la Misma, et leurs renforts tchadiens et burundais. L’autre bénéficiera à l’armée malienne.

Lu sur RFI, L’Express

A lire aussi

André Bourgeot: «L'opération Serval risque de se transformer en guérilla»

Les djihadistes, ces horribles créations des dictatures

Tribune: l'opération Serval ou la néocolonisation choisie de la France