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Les djihadistes peuvent-ils faire main basse sur les sites d'Areva?
«La France n'a aucun intérêt au Mali», soulignait le président français, François Hollande, au début de l'intervention militaire de la France au Mali.
Pour autant, avec ce conflit dont on n'a pas tardé à voir les répercussions dans la région, cette déclaration a-t-elle encore un sens?
Le cas du Niger, qui partage une frontière de 841 kilomètres avec le Mali, apporte quelques réponses à cette question.
Comme le rappelle le site Atlantico, le Niger fournit au groupe français Areva près d'un tiers de son uranium. Areva exploite, en effet, dans ce pays plusieurs sites d'uranium, dont la gigantesque mine d'Arlit et le site d'Imouraren, situé, lui, à quelques centaines de kilomètres seulement des djihadistes maliens.
On le comprend donc aisément, la zone est stratégique. A tel point que le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, vient de décider l'envoi sur place du Commandement des forces spéciales françaises, autrement dit l'armée, apprend-on sur le site du Point. Une première, estime l'hebdomadaire français:
«Jusqu'à présent, les forces spéciales françaises ne participaient pas directement à la sécurité d'intérêts privés.»
Mais, croit savoir Atlantico, le risque au Niger est tel que si les djihadistes venaient à s'emparer des mines d'Areva, le groupe perdrait 30% de son approvisionnement, et serait contraint de se fournir sur les marchés internationaux. Avec une possible pénurie d'énergie en France et des répercussions sur les prix.
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