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Algérie - Le silence de trop du président Bouteflika

Les Algériens ont l’habitude que leur président se retire de la scène médiatique. Une vie en autarcie qui alimente parfois les rumeurs sur son éventuel mort. Mais cette fois, le silence ne passe pas.

Alors que toutes les caméras et micros du monde entier étaient tournés vers le site gazier d’In Amenas attaqué par un groupe de djihadistes, le président ne s’est pas exprimé sur la question. Un aveu d’échec, fait remarquer le quotidien El Watan.

Le quotidien algérien reproche au président Bouteflika d’avoir privilégié une stratégie de compromis avec les djihadistes qui, «à force d’osciller entre une certaine fermeté et des concessions politiques, a fini par créer de la démobilisation, favoriser la dispersion des moyens et surtout priver le pays d’un consensus global, voire d’un front de résistance sans faille, à l’image de celui qui existait durant la décennie noire.»

A cela s’ajoute ce silence jugé «désastreux». Pourquoi avoir délaissé les Algériens? Quelques mots auraient pourtant suffi à apaiser et à rassurer les citoyens, ainsi que les journalistes en attente de confirmation, d’informations officielles capables de renverser la communication des djihadistes.

«L’Algérie a subi une des attaques les plus terrifiantes de ces dernières années, et après, il était du devoir du chef de l’Etat d’informer et surtout de rassurer les Algériens sur la capacité du pays, politiquement et militairement, à maîtriser la situation et surtout à répondre à toutes les agressions du djihadisme international de quelque nature qu’elles soient», poursuit l’éditorialiste d’El Watan.

La vie politique algérienne, et surtout ce qui entoure la vie du président, se joue depuis très longtemps à huis clos. Le silence de Bouteflika fut d’autant plus remarqué dans le brouhaha médiatique qui a entouré la prise d'otage.

Lu sur El Watan

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