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Mali - Les Rafale français ont contourné l'Algérie par le Maroc
La presse algérienne en avait fait son cheval de bataille: pourquoi le pouvoir à Alger a-t-il autorisé des avions français à survoler son territoire sans en informer sa population?
Finalement, Jeune Afrique révèle que les avions français n'ont tout bonnement pas survolé le territoire aérien de l’Algérie, comme l’avait pourtant annoncé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius le 13 janvier 2013.
Au lieu de l’Algérie, les quatre avions Rafale français déployés pour bombarder des positions jihadistes aux alentours de Gao auraient en fait survolé le Maroc, le 13 janvier 2013.
Jeune Afrique revient sur le déroulement de l’opération telle qu’elle fut présentée au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian et en particulier sur «le plan de vol que les chasseurs-bombardiers français ont suivi entre Saint-Dizier (France) et N’Djamena (Tchad). Durée: 9heures 35, avec cinq ravitaillements en vol. Les pilotes ont l’ordre de faire des "frappes rapprochées". L’effet de surprise doit être total» mais insiste que, «pour arriver jusqu’au Mali, l’itinéraire présenté à Le Drian contourne clairement l’Algérie par le Maroc, à l’Ouest.»
L’information est un véritable scoop, car la révélation de l’ouverture de l’espace algérien aux Rafale français par Laurent Fabius avait accéléré l’entrée de l’Algérie dans le conflit nord-malien. Jusqu'à cette annonce, Alger s'était positionné contre toute intervention militaire, prônant le dialogue avec les groupes islamistes occupant le nord-Mali.
L’Algérie «semble donc avoir été pris de court par les déclarations françaises et n’a jamais confirmé que les Rafale avaient utilisé son espace aérien» ajoute Jeune Afrique.
Les islamistes à l’origine de l’attaque contre le site gazier d’In Amenas à partir du 16 janvier 2013 avaient d'ailleurs expliqué qu'ils avaient lancé la prise d'otages en réponse au survol autorisé par les autorités algériennes.
«Pourquoi Laurent Fabius remercie-t-il l’Algérie pour un service qu’elle n’a pas rendu? (...) Est-ce pour ménager l’avenir? Y a-t-il eu réellement une autorisation de survol? Les terroristes auraient-ils frappé si la France n’avait pas annoncé cette autorisation? Autant de questions qui restent ouvertes» s'interroge Jeune Afrique.
Les autorités françaises ont-elles menti? «Qui dit vrai?» conclut le site Algérie Focus.
Lu sur Jeune Afrique et Algérie Focus
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