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Olfa Riahi, la blogueuse tunisienne qui s'attaque aux puissants
Si vous arrivez en Tunisie, aujourd’hui, il vous sera impossible de ne pas entendre parler d’elle. Olfa Riahi, jeune blogueuse de 29 ans est en passe de devenir la nouvelle bête noire des autorités et autres «intouchables», en Tunisie.
Les médias commentent son «courage» et les réseaux sociaux se délectent de ses «révélations» les unes aussi fracassantes que les autres.
C’est du moins ce que fait observer le site Nawaat, qui lui consacre un portrait, à la faveur d’une affaire dont Olfa Riahi est à l’origine: le «sheratongate».
Il s’agit d’une affaire où la jeune blogueuse accuse le chef de la diplomatie tunisienne d’avoir dépensé des sommes astronomiques dans un hôtel de luxe, et d’y avoir invité des jeunes filles… Le ministre fait désormais l’objet d’une enquête judiciaire et la blogueuse est quasiment élevée au rang d’héroïne, comme le mentionne Nawaat.
«Olfa Riahi rapporte qu’un virement d’un million de dollars, effectué directement par le ministère chinois du Commerce, a été adressé à un compte au nom du ministère des Affaires étrangères à la Société tunisienne de banque (STB)», indique le site Nawaat.
Or, d’après la blogueuse, «illégal qu’un ministère reçoive de l’argent de gré à gré d’une partie étrangère, même officielle, et qu’il en dispose sans passer par le ministère des Finances par le biais de la Trésorerie générale».
Au moment de ces révélations, fin décembre, Ennahda (au pouvoir) a voulu étouffer l’affaire, avant de céder à la pression médiatique.
Pourtant, explique de son côté le site de l’hebdomadaire Jeune Afrique, «rien ne la prédestinait cette ancienne diplômée de l’Institut des hautes commerciales de Carthage (HEC) à une telle exposition médiatique. Jusqu'en décembre 2010, elle s'était surtout distinguée par son goût pour la fête et ses amitiés dans les milieux branchés tunisois, allant jusqu'à déclarer que Ben Ali était “genial”».
Lu sur Nawaat, Jeune Afrique