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Le djihadiste breton qui dit suivre l'exemple de Ben Laden au Mali
Gilles Le Guen est français. Il disait se trouver encore à Tombouctou quelques jours avant l’offensive française le 10 janvier 2013. Au Mali, il se fait appeler Abdeljelil et se présente comme le porte-voix d’Aqmi (Al-Qaida au Maghreb islamique).
«Ce quinquagénaire, qui affirme avoir travaillé quinze ans dans la marine marchande, vit à Tombouctou depuis 2011. Marié à une Marocaine, père de cinq enfants âgés de 2 à 10 ans, il dit s'être converti à l'islam en France, en 1985», lit-on sur le magazine L'Express qui a pu s’entretenir avec lui.
Abdeljelil se définit comme un «marginal», rejetant «l'impérialisme et la société de consommation».
«Je suis le chemin tracé par Oussama ben Laden, dit-il posément. J'ai suivi un entraînement militaire à Tombouctou, mais, en cas d'attaque, je me dois avant tout de protéger ma famille(...) On ne peut pas transiger sur la charia. (…) Ma vie est ici et je l'assume. Si je parle, c'est avec la permission de Dieu: je témoigne de ce que je fais.»
En octobre dernier, une kalachnikov savamment déposée à sa droite, AbdelJelil le breton affirmait déjà prêcher pour la charia (la loi islamique) et le djihad (la guerre sainte) contre les «alliés du diable», qui vivent dans «le profit, L’adultère, l’usure, l’homosexualité, le crime et l’ignorance».
Gilles Le Guen alias Abdeljelil surprend, car il n’a pas l’allure d’un guerrier.
«Sa maigre barbe et sa fine moustache sont teintes, comme pour faire oublier les quelques rides qui trahissent sont âge. Parfois il s’arrête un temps, l’air perdu dans ses pensées, puis reprend son souffle et ses esprits pour recommencer son discours», observait finement les auteurs du blog Maligraphe.
Lu sur L'Express, Maligraphe, Le Monde
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