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Mali - La guerre reprend ses droits entre l'armée et les djihadistes

Depuis neuf mois, ils se regardent en chiens de faïence. Entre l’armée malienne installée au Sud et le Nord occupé par les troupes djihadistes islamistes, la confrontation est devenue inévitable.

D’intenses échanges de tirs entre les deux parties ont résonné à Kona, localité située à 80Km de Mopti zone sous contrôle du gouvernement, rapporte BBC Afrique.

En tentant de progresser vers le nord, les militaires disent avoir repoussé les islamistes et repris le contrôle de Douentza, aux mains du Mujao, un des groupes islamistes. Cette région marque la limite des zones sous contrôle des mouvements armés.

Aucun bilan officiel n’est avancé mais des sources informent que l’armée aurait tué des djihadistes et saisi trois véhicules.

Selon une source militaire interrogée par BBC sous couvert de l’anonymat, l’assaut a été donné le 9 janvier «aux alentours de 19h30». Les combats se sont poursuivis dans la soirée.

Mais l’armée malienne a déployé les gros moyens. Des blindés et l’arrivée de renforts d’hommes sont arrivés. Depuis quelques jours, les mouvements islamistes armés, Mujao, Ansar Dine, Aqmi, et même Boko Haram se sont coalisés pour tenter de prendre à défaut les militaires maliens.

Au sud du Mali, à Bamako et à Kati (siège de l’armée malienne), plusieurs centaines de personnes ont manifesté le 9 janvier pour réclamer notamment des «concertations» sur la transition au Mali, et le départ du président intérimaire Dioncounda Traoré qu'elles accusaient de trahison et appellent à une nouvelle manifestation ce 10 janvier, rapporte RFI.  

De son côté, le gouvernement tient ce 10 janvier une réunion de crise pour faire le point sur la situation alors qu’au Nord, les djihadistes remobilisent leurs troupes.

Pour sa part, le chef de l’Union Africaine, Thomas Yayi Boni en visite au Canada a appelé l’Otan, le 9 janvier, à participer à la force militaire internationale qui doit être déployée dans le Nord du Mali pour déloger les islamistes, arguant du fait qu’il s’agit de terrorisme qui dépasse le cadre africain.

Le responsable de l’alliance atlantique a déclaré pour sa part qu’il n’y a pour le moment aucune discussion en cours pour une possible participation de la force internationale occidentale.

Alors que le Premier ministre turc en visite au Niger a souhaité une solution rapide, préconisant en dernier recours, une action militaire à laquelle la Turquie pourrait «coopérer».

Lu sur BBC Afrique, RFI

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