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Le visage féminin du street art en Egypte

Suzeeinthestreet, un blog sur le thème du streetart en Egypte, dénonce le traitement médiatique de la participation des femmes à la révolution, depuis bientôt deux ans.

Parallèlement, les graffeuses égyptiennes, très engagées, font de plus en plus parler d'elles.

Selon la blogueuse, les femmes n'ont pas «expérimenté un "réveil" depuis la révolution, mais de toute évidence elles ont dû se battre plus durement.»

C'est le cas du collectif NooNeswa  F (pour femme) créé en mars 2012. Un an plus tôt, 17 manifestantes se voyaient imposer un «test de virginité», un «viol déguisé», précise le site du magazine français Le point.

La création de Nooneswa rendait ainsi hommage à Samira Ibrahim, première égyptienne à témoigner contre ces tests, et à porter plainte. Pour faire progresser l'égalité homme-femme, le collectif choisit de représenter des figures féminines charismatiques en Egypte, à l'instar de l'actrice Soad Hosni.

 «Il est particulièrement condescendant de supposer que nous sommes "devenues" des femmes libérées:

1- Comme si c’était une révolution menée par les hommes qui nous avaient réveillées et inspirées, nous les femmes.

2- Comme si, avant la révolution, les femmes peignaient avec de la boue dans des cavernes», estime la bloggeuse.

L'un des pochoirs du collectif Nooneswa exprime bien cette idée: ici ce n’est pas l’homme qui protège la femme, mais l’inverse. 

«Pendant les émeutes, je serai derrière toi, je te protégerai»,  Noosnewa (via Suzeeinthestreet)

L'artiste Hend Kheera a, quant à elle, suscité l'intérêt du célèbre magazine Rolling Stone, notamment pour ses oeuvres sur le thème du harcèlement sexuel. `

Essaimés sur divers murs emblématiques du Caire (placeTahrir, Mogamma), les pochoirs de Hend Kheera lui ont valu de nombreuses réprimandes. Le signe, selon Suzeeinthestreet, d'un message efficace et puissant.

Aya Tarek, l’une des pionnières du graffiti égyptien d'après nombre de ses pairs, a été récemment exposée en Allemagne et au Liban, rapporte la blogueuse. Quant à Nooneswa, son oeuvre intitulée Don't label me a trouvé un public attentif parmi les activistes tunisiennes.

Alexandria street art, Aya Tarek (via Suzeeinthstreet.wordpress.com)

Lu sur Suzeeinthestreet, Lepoint.fr, Rolling Stone