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Le premier café halal prend quartier au Caire

Imaginez, un café sans alcool, sans cigarettes et musique, où les hommes seront assis d’un côté et les femmes de l’autre. Un café halal, quoi! Au cœur du Caire, le D.Cappuccino, ouvert il y a six mois est le premier du genre. 

De loin, de très loin, le nouvel établissement, ouvert à Nasr City à la périphérie de la ville, paraît comme le «dernier repère à la mode de la jeunesse branchée cairote», explique un reportage du Figaro. Mais, de près, on s’aperçoit que comme dans de nombreux endroits publics en Egypte, l’établissement pratique la ségrégation des sexes. Le D. Cappuccino ne fait pas exception.

Les hommes sont relégués à gauche, côté fenêtre, tandis que les «familles» c’est-à-dire les couples mariés ont droit à la section de droite, explique le reportage. Ici, tout est organisé pour respecter les préceptes de la religion islamique.

«On veut que les clients se sentent à l'aise, que les femmes ne soient pas harcelées, que les familles puissent amener leurs enfants sans qu'ils soient exposés à des scènes indécentes où filles et garçons se tiennent par la main», explique Mohammad Sayed, 28 ans, co-fondateur de ce café halal.

Ni alcool, ni cigarettes, pas même une musique au rythme endiablé. Tout ce qui est permis ce sont des cocktails happy hours ou autres jus de fruits avec de la pop islamique en fond sonore, qui est interrompu à l’heure de la prière pour entendre l’appel du muezzin.

Même si le café semble répondre aux attentes des salafistes, ils ne manquent pas de s’offusquer du caractère «haram» de ce lieu.

«Islam et café sont incompatibles. Avez-vous déjà entendu parler de l'existence de cafés au temps du prophète?», critique Hany Ismaïl Mohammad, un membre du parti salafiste al-Nour.

La relative tolérance du D. Cappuccino à ses clients hérisse également le poil de ces ultrareligieux. Car, les serveurs sont autorisés à pénétrer dans la section féminine et les femmes ne sont pas obligées de se couvrir, et aucun papier d'identité n'est exigé des couples.

La séparation des sexes en Egypte n’est pas nouvelle. Le métro comporte une section réservée aux femmes. A Alexandrie dans le nord du pays, les femmes disposent également de leur propre plage.

Et même jusque dans les tombes les salafistes égyptiens revendiquent la séparation des sexes, mentionnait Slate.fr. Et exigeaient ainsi, que les hommes et les femmes soient enterrés dans des endroits différents.

Lu sur Le Figaro, Slate.fr

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