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Les entreprises du Mali menacées par une faillite générale
Le secteur industriel malien va mal. Affecté par les évènements socio-politiques qui ont suivi le putsch du 22 mars 2012 et l'occupation du nord par les islamistes, la situation des entreprises maliennes est devenue alarmante.
Le niveau élevé de destruction de l’outil de production, la crise énergétique récurrente, la paralysie de l’administration publique vont finir par plomber le secteur, avertit le Conseil national patronal du Mali (CNPM), une organisation qui regroupe le secteur secondaire du pays et dont la mission est de défendre les intérêts des entreprises.
Conséquence directe: les entreprises maliennes sont menacées par une faillite générale, rapporte Koaci.
Mamadou Sidibé, président du CNPM, ainsi que d’autres responsables de l’organisation patronale ont planché sur un plan de sauvetage d’urgence au cours d’une rencontre avec le ministre du Commerce et de l’Industrie malien Abdel Karim Konaté le 5 janvier 2013 à Bamako.
Selon un rapport CNPM, plusieurs facteurs affectent durement les revenus et l’emploi de milliers de personnes: la
suspension de l’aide publique au développement, à l’exception de l’aide
humanitaire, de la part de la quasi-totalité des partenaires au développement —qui se sont retirés du Mali en suspendant les financements pour plus de 6 milliards francs CFA soit 915.000 euros— ; l’arrêt de nombreux projets d’investissement ; la
diminution des ressources intérieures et la réduction des allocations
budgétaires, y compris dans les secteurs sociaux de base ; la fermeture de
nombreuses unités économiques, particulièrement dans le domaine de l’hôtellerie
et du tourisme.
Les patrons
des entreprises maliennes ont exprimé leur volonté de contribuer sur les plans
financier, technique, social et humanitaire dans l’effort de guerre pour la
libération des villes du Nord occupées.
Ils ont également plaidé pour une garantie de la sécurité du personnel des entreprises des unités de production et points de vente, afin de permettre une continuité de la production et des services.
Au cours de la rencontre, le ministre Abdoul Karim Konaté, a souligné que la crise qui s’est accompagnée par la suspension des appuis des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), a eu des répercussions négatives sur le bon fonctionnement de l’Etat comme l’atteste la réduction drastique des ressources du budget national 2012 de plus 312 milliards de francs CFA (un peu moins de 50 millions d'euros).
Lu sur Koaci
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