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Demba Ba, la nouvelle pépite du Chelsea
Rien ne semble pouvoir stopper Demba Ba. En rejoignant le club anglais de Chelsea, l'attaquant sénégalais pousse la porte du très haut niveau. Les Blues, orphelins de Didier Drogba, misent beaucoup sur leur nouveau buteur.
Le gros lot pour Chelsea! Pour démarrer l’année 2013 du bon pied, le club propriété du richissime russe Roman Abramovitch s’est offert l’un des joueurs les plus convoités d’Europe. Son nom: Demba Ba. Son activité favorite: marquer des buts. Encore, encore et encore.
La réputation de l’attaquant lui valait la cour de plusieurs grosses formations. Dans la capitale anglaise, Arsenal était aussi sur les rangs. Et, en France, Ba était dans le viseur du PSG, son club de cœur, lequel voyait en lui une gâchette idéale pour suppléer au besoin Zlatan Ibrahimovic, la superstar de l’Hexagone.
Mais, c’est finalement Chelsea qui a obtenu la signature, jusqu’en juin 2016, du Sénégalais en provenance de Newcastle. Pour parvenir à ce dénouement, les Blues ont réglé 8,6 millions d’euros au club du Tyne and Wear, soit le montant de la clause libératoire du joueur.
Au final, tout le monde semble satisfait: l’attaquant rejoint un club d’élite comme il le souhaitait, les Magpies réalisent une plus-value appréciable (Ba était arrivé gratuitement en 2011) et Chelsea récupère un joueur adapté aux joutes outre-Manche pour un prix raisonnable. Car, d’après Transfermarkt, site spécialisé sur le mercato footballistique, Demba Ba vaut au moins 15 millions d’euros.
L’ascension d’un buteur
Sur les bords de la Tamise, l’homme au numéro 29 se sait attendu et va devoir confirmer ses performances de haute volée aperçues à West Ham et à Newcastle. Mais le simple fait de revêtir la tunique des Blues représente beaucoup pour un garçon au parcours atypique, reconverti de milieu défensif à attaquant, à l’âge de… 19 ans!
Contrairement à une très large majorité de joueurs, Demba Ba n’est pas passé par la case «centre de formation». Il n’est devenu professionnel qu’à l’âge de 21 ans, en Belgique, à l’Excelsior Mouscron (club aujourd’hui disparu), après de nombreuses expériences infructueuses en France et brièvement déjà en Angleterre.
Mais, depuis 2007, l'international des Lions de la Téranga gravit les échelons à sa manière. En Allemagne d’abord avec Hoffenheim, club où son talent et son caractère font des étincelles. Désireux de rallier l’Angleterre à nouveau, il obtient satisfaction et quitte fâché la Bundesliga début 2011.
Ba s’engage alors avec West Ham pour 6 mois. Trop peu pour sauver les Hammers de la relégation, mais assez pour perpétrer ses habitudes de buteur et taper dans l’œil de Newcastle. La suite est sans surprise; Demba Ba martyrise les défenses de Premier League et affiche des statistiques remarquables (36 buts en 65 matches —seuls Robin van Persie et Wayne Rooney font mieux).
Premier Sénégalais à porter le maillot de Chelsea, Ba vit son propre rêve, semblable à l’histoire d’un personnage qu’il apprécie: Rocky Balboa (crée et incarné par l’acteur Sylvester Stallone), boxeur amateur devenu roi des rings. Au lendemain de sa signature, Demba Ba s’est exprimé ainsi:
«Hier, j’ai regardé d’où je venais et j’ai souri, en me disant: "Oui, je l'ai fait". Je me sens très fier, pas seulement pour moi, mais aussi pour les personnes qui me supportent depuis tant d’années (…) comme ma mère, parce qu’elle avait peur pour moi, quand j’ai quitté l’école. Je n’ai jamais perdu la foi en mon football, jamais. Les récompenses arrivent toujours.»
L'ombre de Drogba
A la pointe de l’attaque de Chelsea, Ba devrait avoir l’occasion de prouver aux dirigeants londoniens qu’ils ne se sont pas trompés. Certes, le natif de Sèvres, en région parisienne, n’arrive pas en terrain conquis, mais la situation de ses concurrents aux avant-postes lui donne des chances de s’imposer rapidement.
Arrivé en grande pompe chez les Blues début 2011, Fernando Torres a toutes les peines du monde à retrouver son niveau du temps où il évoluait à Liverpool. La présence sur le banc de son ancien mentor, Rafael Benitez, ne lui octroie aucun avantage. A Chelsea, on ne semble plus trop croire à une résurrection de l’Espagnol, fragile physiquement qui plus est.
Le Nigérian Victor Moses et le jeune Brésilien Lucas Piazon, eux, sont plus appréciés en tant que doublures. Et avec le départ de Daniel Sturridge pour Liverpool, Demba Ba se présente comme une solution de premier ordre du côté de Stamford Bridge.
Inévitablement, l’ancien Magpie va se voir comparer à son illustre prédécesseur Didier Drogba, légende vivante à Chelsea. Après huit saisons idylliques, l’Ivoirien s’est envolé vers la Chine en juin 2012, après avoir bouclé son histoire londonienne en apothéose avec le sacre en Ligue des champions.
Son départ a laissé tout un club orphelin de son guide (157 buts et 71 passes décisives en 341 matches). Depuis, les Blues piétinent et ont déjà abandonné leur couronne européenne.
Les trajectoires de Ba et Drogba prêtent aussi le flanc à la comparaison. Tous deux se sont révélés sur le tard —l’Eléphant a rejoint la capitale anglaise en 2004, à 26 ans— et des ressemblances dans leur jeu sont décelables.
Protection de balle acharnée, physique imposant (1m89), bonne présence dans la surface, puissance de frappe… Suffisant pour raviver l’espoir des fans de Chelsea.
Reprendre le flambeau d’un géant comme Drogba n’est pas tâche aisée. Mais fort de ses qualités et de son abnégation, Demba Ba a toutes les chances d’y parvenir.
Nicolas Bamba
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