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Harassmap, la meilleure arme contre les agresseurs sexuels

Huit femmes sur 10 en Egypte ont déjà été victimes de harcèlement sexuel, relève une étude de l’association égyptienne de défense des droits des femmes (Egyptian Center for Women’s rights).

Pour un éveil des consciences, le site internet Harassmap.org a été mis au point pour leur permettre d’identifier et de dénoncer leurs agresseurs, informe Youphil.

Pour lutter contre le phénomène qualifié de véritable «épidémie» par la BBC, les Egyptiennes se sont dotées d’un nouvel outil. Il s’agit d’une carte interactive leur permettant de localiser le lieu où elles ont été agressées.

Le modus operandi est assez simple. La personne victime de harcèlement ou qui constate une agression peut envoyer un message via son téléphone au 6069, un email ou bien encore un message sur Twitter avec le mot-clé (hashtag) #Harassmap.

Depuis son lancement en 2010, le site a déjà recueilli plus de 800 témoignages.

Plusieurs catégories existent et permettent de qualifier très précisément la nature du harcèlement: coups de téléphones, injures ou encore agression physique. Des bénévoles sont ensuite chargés de vérifier l’information sur le terrain.

Un reportage de SlateAfrique sur les harcèlements sexuels a permis de mieux  cerner le phénomène dans ce pays, où la plupart des femmes se sentent «déshumanisées».

En septembre 2012, une jeune fille de 16 ans, dans le Sud de l’Egypte, a été tuée par son agresseur, dans un village près d’Assiout. Un jeune homme en motocyclette lui a touché la poitrine, elle l’aurait insulté voire giflé, il lui aurait tiré dessus «involontairement».

L’enquête a révélé que même si la société égyptienne dans son ensemble condamne le harcèlement sexuel, des dizaines d’excuses pernicieuses font que ce problème de société n’est pas réellement pris au sérieux et donnent aux harceleurs un sentiment d’impunité.

Lu sur Youphil

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