SlateAfrique

mis à jour le

Takieddine accuse Sarkozy d'avoir financé sa campagne avec l'argent de Kadhafi

L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, entendu dans le cadre de l’affaire Karachi, dénonce pour la première fois un financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007.

Dans le quotidien Le Parisien daté du 2 janvier 2013, il affirme être en mesure de produire les preuves de ses accusations, qui confirment celles du fils de Mouammar Kadhafi, Seïf Al-Islam, diffusées sur Euronews en 2011.

Ziad Takieddine, intermédiaire en contrats d’armement, déjà sous contrôle judiciaire, ne peut plus quitter le territoire français. Mis en examen à plusieurs titres dans l’affaire Karachi —une enquête sur un attentat terroriste qui s'est tranformée en scandale de corruption entre la France et le Pakistan—, c’est un homme très isolé qui a été entendu par le juge français Van Ruymbecke le 19 décembre 2012.

Selon Le Parisien, c’est sur l’affaire des financements illicites de la campagne présidentielle de Edouard Balladur en 1995 en France que devait porter l’audition de Ziad Takieddine.

Mais avec ces accusations qualifiées de «petite bombe» par le quotidien, c’est la campagne menée en 2007 par Nicolas Sarkozy qui entre dans le viseur de la justice. Le régime libyen se serait montré, selon l’homme d’affaires, «particulièrement généreux envers la France», avant mais aussi après la campagne.

En effet, les sommes dépasseraient les 50 millions d’euros, un chiffre déjà évoqué par Seïf Al-Islam Kadhafi.

Claude Guéant, à l’époque directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, aurait donné «les indications bancaires nécessaires aux virements», selon Ziad Takieddine. Ce dernier ajoute que l’ancien secrétaire particulier de Mouammar Kadhafi, Béchir Saleh, serait prêt à en apporter la preuve.

L’accusateur vise également trois sociétés françaises, qui auraient bénéficié de contrats pour des prestations fictives d’un montant de 100 millions d’euros, en septembre 2011. Si l'on en croit l'homme d'affaires, l’une de ces sociétés serait dirigée et détenue par… le fils de Claude Guéant.

Dans ce contexte, Le Monde.fr précise que Ziad Takieddine reproche aux sarkozystes, dont il a longtemps été très proche, de l’avoir «lâché».

Le Parisien s’interroge sur les motivations de son accusation. Takieddine se réserve lui la possibilité d’en fournir ou non les preuves à la justice. Il exige également l’ouverture d’une enquête distincte de celle en cours sur Karachi.

Lu sur Le ParisienLe Monde.fr

A lire aussi

Une entreprise française «complice d’actes de torture» en Libye?

Libye: Que cache Abdallah al-Senoussi, l'âme damnée de Kadhafi?

Tribune: Bachir Saleh, ex-proche de Kadhafi est-il protégé par la France?