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Le Tchad pourrait intervenir aussi au Nord-Mali
Alors que la perspective d’une intervention militaire au Nord-Mali se dessine non sans mal, un allié de poids pourrait finalement bien participer à l'offensive ouest-africaine: le Tchad.
C’est ce que laisse entendre à Paris Match le président tchadien Idriss Déby, pourtant déjà fortement sollicité en ce moment sur un autre front, celui de la crise centrafricaine.
«Si la communauté internationale décide d’envoyer des forces africaines pour rétablir la stabilité au Mali, le Tchad apportera sa contribution» a-t-il déclaré au magazine, avant de confirmer plus loin que «si la communauté internationale ou la France demande au Tchad d’aider le Mali, le Tchad apportera évidemment sa contribution».
Cette déclaration, somme toute encore un peu timide (il parle de «contribution», un terme flou), pourrait tout de même provoquer des remous au sein de la communauté internationale: jusqu’ici, la participation du Tchad (militairement renommé et redouté) à une intervention au Mali n’était absolument pas certifiée.
C’est donc finalement une bonne nouvelle pour les autorités maliennes, dont le nouveau Premier ministre Diango Cissoko avait fait savoir le 27 décembre qu’elles escomptaient une intervention militaire «le plus rapidement possible», a indiqué l’AFP.
«La communauté internationale traîne trop au moment où les terroristes se renforcent au Mali. Cela va être plus difficile pour résoudre le problème si nous les laissons s’installer davantage, parce que le temps joue contre nous. Ils disposent dans le Sahel d’un grand réservoir humain pour recruter des jeunes désœuvrés qui seront tentés par cette aventure terroriste au nord du Mali» a aussi déclaré le président Déby à Paris Match.
Sa crainte étant de voir proliférer aux frontières tchadiennes la menace terroriste, comme cela a déjà été le cas le 19 décembre avec l’enlèvement d’un ingénieur français au Nigeria, tout près de la frontière avec le Tchad.
«Depuis deux ans, le groupe Boko Haram y sème le désordre et la mort, comme les terroristes du nord du Mali. Depuis la Corne de l’Afrique et la Somalie, jusqu’au Sahel, ces gens mènent les mêmes tentatives. Le Tchad et le Niger ne sont pas épargnés non plus» explique-t-il.
«C’est une situation extrêmement grave qui risque de toucher tous les pays de l’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, si nous n’y prenons pas garde. Il faut décider rapidement ce qui est nécessaire, avec sérénité et détermination, afin de se prémunir du chaos dans la région».
Lu sur Paris Match, Le Monde
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