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Tunisie - Le luxe des Ben Ali à portée de toutes les bourses

La foire destinée à l’exposition-vente des biens confisqués au clan Ben Ali s’est ouvert à Tunis ce 23 décembre. Elle a pris ses quartiers à Gammart à l’espace Cléopâtre, une des résidences saisies à Belhasse Trabelsi, frère de l’ex-première dame Leila.

Dans un luxe qui frise parfois l’insolence, la Maybach de Zinedine El-Abedine Ben Ali, a été l’objet de toutes les convoitises lors de cette foire qui regroupe près de 42.000 objets appartenant à 114 proches de l’ex-président. Le site du quotidien français Libération publie un diaporama de l’exposition-vente.

Lassad Hamaied a été embauché par l’Etat pour traquer les biens encore planqués, notamment les voitures. «Il fallait être sur le terrain», explique fièrement l’homme qui raconte avoir diligenté quelques descentes musclées. Au total ce sont, plus de 200 véhicules qui ont été saisies dont 39 modèles de luxe. On y découvre:

L’Aston Martin Vanquish de Sakher el Materi, le gendre fidèle de Ben Ali. La voiture dont on ne détenait pas encore les clés à jouer quelques tours à ses nouveaux détenteurs.  

«Au début on avait pas les clés. Quelqu’un jouait avec les commandes à distance. Parfois, la matin on retrouvait l’autoradio allumé, les vitres ouvertes», raconte Lassaad Hamaied.

Sur les images, on peut remarquer que la Vanquish a été taillée sur commande pour le gendre de Ben Ali, dont le nom a été gravé sur de petites plaques visées au seuil des portes. Le coût de cette petite merveille s’élèverait à 800.000 euros.

Sur d’autres photos, on y voit la rutilante Porsche cabriolet destiné à Mohamed, fils de Ben Ali pour l’anniversaire de ses six ans.

Une pièce entière a été consacrée à la garde-robe du couple présidentiel, où ce sont surtout les robes, chaussures, sacs et fourrure de Leïla Trabelsi qui occupent le plus d’espace. Ses goût de luxe ne laissent pas indifférents les visiteurs qui ont payé 30 dinars (environ 15 euros) pour satisfaire leur curiosité. La plupart des biens exposés proviennent du palais Sidi Dhrif, la maison de l’ancien président.

Parmi les 42.000 objets répertoriés, on peut noter 350 tapis, des tableaux, des Corans, des télés, de bijoux, une salle d’opération perfectionnée et deux défenses d’éléphants.

Mais ici, tout n’est pas à vendre. Les biens hérités de Ben Ali sont exclus de la vente. Les enquêtes pour recouvrer ces biens ont permis de découvrir que l’ancien président de la Tunisie avait hérité d’un olivier à Hammam Sousse, sa ville natale. Cet olivier est désormais la seule chose que possède Ben Ali.

Lu sur Libération

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