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Kenya - Pourquoi le premier candidat gay à une élection a fait marche arrière
Sa candidature n’aura pas duré très longtemps. David Kuria était le premier politicien ouvertement gay à se présenter à une élection kenyane.
Sauf qu’en raison du manque de fond pour couvrir la logistique et sa sécurité personnelle, il a été obligé d’annoncer son retrait de la course au Sénat. David Kuria «avait reçu des SMS menaçants disant qu'il apporterait «une malédiction pour le pays», rappelle le site du quotidien britannique The Guardian le 25 décembre un mois après la décision de Kuria.
Malgré son retrait, sa candidature et sa persévérance ont été remarquées et saluées, à fortiori dans un pays où l’homosexualité est illégale. Rappelons que l'homosexualité est illégale dans 36 pays africains.
David Kuria a été la première personne ouvertement homosexuelle en Afrique noire à se présenter aux élections —en dehors de l'Afrique du Sud, selon le Fonds Kaléidoscope, une organisation à but non lucratif défendant les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT), précise le Guardian.
Une première qui n’a pas été au goût de tous. En témoigne les montants dérisoires des subventions récoltées pour sa campagne.
«C’est l'une des plus tristes décisions que j'ai eu à prendre au cours de mes années de travail en tant que militant des droits humains», a-t-il déclaré au Guardian.
Avant de poursuivre:
«J'avais vu des changements dans la façon de voir les homosexuels. Pour la première fois, il était possible de parler avec les gens, répondre à leurs questions ainsi que d’aborder les différentes formes de marginalisation, notamment la pauvreté et d'autres problèmes qui les touchent aussi.»
Mais les conservateurs ne partagent pas cette vision et voit dans l’homosexualité le mal incarné. David Kuria, mais également les gens tentés de voter pour lui, avaient été menacés.
Un sondage de 2011 réalisé par la Commission kenyane des droits de l'homme a constaté que seulement 18% des Kenyans LGBT avaient révélé leur orientation sexuelle à leur famille; 89% ont ensuite été désavoués.
Lu sur The Guardian
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