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Centrafrique - La rébellion aux portes de Bangui (CARTE INTERACTIVE)
La République centrafricaine est-elle en train de tomber
entre les mains de la rébellion du Séléka ? Sa fulgurante progression
semble en tout cas mettre en péril le pouvoir actuel.
Après s'être emparée, début décembre de la quasi-totalité
des grandes villes du nord-est et, le 25 décembre, de la ville de Kaga Bandoro
(au centre du pays), la coalition rebelle est aux portes de Bangui, la capitale
centrafricaine, annonce, ce 26 décembre, l’AFP.
Les rebelles demandent au gouvernement de François
Bozizé, actuel président de la République centrafricaine, de «déposer les armes immédiatement», étant
donné qu’il «a déjà perdu le
contrôle du pays».
Les renforts tchadiens venus aider les troupes
centrafricaines ne semblent donc pas avoir pu tenir en échec les rebelles. Dans
un entretien donné à RFI, le ministre de l’Administration du territoire, Josué
Binoua, indique vouloir trouver une solution pour une sortie de crise rapide.
«Le gouvernement est
prêt, non seulement à signer un cessez-le-feu, mais à aller dialoguer avec les rebelles,
avec l’opposition, pour l’avenir de notre pays».
C’est dans cette optique que le ministre déclare même ne pas
fermer la porte à la mise en place d’un régime de transition.
Alors que le Séléka a lancé un appel «à tous les fils et filles de Centrafrique, à tous les éléments de
forces de défense et de sécurité», des manifestants qui soutiennent le
gouvernement de Bozizé s'en sont pris à l’ambassade de France à Bangui ce 26
décembre, indique l’AFP.
«La France n'a pas
respecté la convention de défense entre elle et la République Centrafricaine.
Nous dénonçons cette attitude» explique un étudiant manifestant.
Il est vrai que la question de la présence française en
Centrafrique a déjà été soulevée par Bangui. Dans l’entretien donné à RFI,
Josué Binoua exprimait ainsi l’idée d’une aide militaire française.
«Nous attendons de la
République française un secours ! Nous demandons à la communauté
internationale, dont la France, naturellement, et au président Hollande en
particulier, de voler au secours du peuple centrafricain».
Pour Serge Mucetti, ambassadeur de France en République
centrafricaine, manifester violemment contre la diplomatie hexagonale n’est
toutefois pas la bonne solution:
«Cette situation est
totalement inadmissible. Je demande au gouvernement de la République
centrafricaine de faire respecter les accords internationaux en cette matière.
Ceux qui ont agi de la sorte sont des ennemis de la République centrafricaine»
a-t-il expliqué à l’AFP.
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