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L'appel du cœur de la communauté internationale pour le Nord-Kivu
Connaissez-vous le Nord-Kivu, cette province située à l’est de République démocratique du Congo (RDC)?
Il s’agit d'«une des régions les plus belles au monde, autour d’un lac où des cultures montent en terrasses, jusqu’au sommet des collines».
Mais, la loi des armes prévaut dans le Nord-Kivu, ravagé par la guerre en RDC. L’une des multiples milices, les Mai-Mai Kifuafui, y fait étalage de sa force. Depuis près de 20 ans, des combats quasi-incessants ont cours dans cette région pour le contrôle des terres, des richesses minières et du pouvoir.
La population vit terrorisée, dans la peur et l’insécurité. Au Nord-Kivu, «un drame s’y joue». 21 personnalités issues de la politique, la culture, la santé, l’économie, des droits de l’Homme, ont signé une tribune pour attirer l’attention de la communauté internationale sur le conflit qui ravage Goma, capitale du Nord-Kivu.
L’ancienne gloire de la boxe, Muhammad Ali, Robert Badinter, ancien président du Conseil constitutionnel, Jacques Chirac, ancien président de la France, Angélique Kidjo, chanteuse, Jean Christophe Ruffin, écrivain et ancien diplomate, Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie, Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix 2011, Valérie Trierweiler, compagne du président français, François Hollande, entre autres sommités, ont signé la lettre.
«L'horreur, ces derniers jours, a franchi un nouveau degré. Des escadrons, dont le groupe baptisé M23, font des incursions à Goma et sèment la terreur dans sa périphérie. Ils portent de beaux uniformes et brandissent des armes neuves», souligne le texte publié dans Le Monde.
Une personne a été récemment tuée par balle à Katshwa, 4 kilomètres à l’ouest de Kikuvo. Début décembre, des cambrioleurs ont emporté plus de mille dollars d’un tenancier de débit de boissons. Quelques jours plus tard, huit étudiants de l’ISP Kirumba avaient été agressés et passés à tabac, rapporte Radio Okapi.
Le 23 décembre, les populations du Nord-Kivu sont descendues dans la rue pour dénoncer cette insécurité grandissante qui mine la région.
«D'où viennent-ils? Ils ravagent et ils tuent. Et ils violent. Ils violent par centaines de milliers les femmes et les enfants pour terroriser la population. Ils violent pour détruire. Ils violent pour arracher à jamais les identités. Et les enfants qu'ils n'ont pas massacrés, ils les enrôlent de force», s’indignent les signataires de la tribune.
«Un drame que la communauté internationale pourrait arrêter. A l'instant. Il lui suffirait de donner l'ordre aux dix-sept mille soldats de faire leur métier et de remplir leur mandat. Leur métier de soldat. Et leur mission de garantir la paix et la dignité de l'espèce humaine», recommande-t-ils.
Lu sur Le Monde, Radio Okapi
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