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Ce qu'il faut savoir du nouveau groupe djihadiste Ansaru
Le Sahel est-il en train de devenir le nouveau sanctuaire pour les groupes djihadistes armés? Une organisation islamiste vient ainsi de sortir l’ombre. Et cette fois ci ce n’est pas au Mali, mais au Nigeria.
Après al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), le Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), Ansar Dine (les défenseurs de la foi), ou Boko Haram, c’est au tour du mouvement Ansaru de faire parler de lui.
Ce dernier a revendiqué, le 23 décembre, l’enlèvement de l’ingénieur français Francis Colump, qui travaillait au Nigeria pour la société d’éoliennes Vergnet. Il avait été enlevé le 19 décembre dans la ville de Rimi, à l’extrême-nord du pays.
Le groupe Ansaru «annonce au monde, et surtout au gouvernement français, être responsable de l'enlèvement de l'ingénieur Francis Colump», a-t-on pu lire sur le site nigérian Vanguard.
Parmi les raisons invoquées par le groupe djihadiste pour expliquer cet enlèvement, la participation de la France à une intervention au Nord-Mali et l’interdiction du port du voile intégral sur le sol français.
Toutefois, on sait encore assez peu de choses du groupe Ansaru.
«Il est tenu pour responsable de la mort, cette année, de deux otages occidentaux, l'un britannique, l'autre italien, enlevés au Nigeria, en mai 2011, non loin de la frontière avec le Bénin et le Niger», indique le site du Parisien.
La BBC rappelle, elle, que le gouvernement britannique avait mis en garde au mois de novembre contre ce groupe armé qualifié d’ «organisation terroriste basée au Nigeria» et proche d’al-Qaida au Maghreb Islamique.
Le nom complet du groupe Ansaru, Jama'atu Ansarul Muslimina fi Biladis Soudan, est «grossièrement traduit par “avant-garde de l'aide aux musulmans en Afrique noire”», selon l’AFP. Dans un pays où le groupe Boko Haram officie déjà, la présence d’un deuxième groupe djihadiste armé inquiète.
Le président français, François Hollande, avait lui-même mis en cause les responsables de l’enlèvement le 22 décembre sur Europe 1, en expliquant qu’ils étaient «probablement lié à AQMI ou aux groupes qui sont aujourd'hui au Mali».
Lu sur Vanguard, BBC, Le Parisien, Europe 1
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