mis à jour le 21/12/2012 à 14:41

Nigeria - Et si Aqmi était impliqué dans la prise d'un nouvel otage français

Après le nord du Mali et le Sahel, al-Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) a-t-il étendu son champ d’action jusqu’au Nigeria?

C’est ce que laisse entendre le président François Hollande commentant l’enlèvement d’un ingénieur français au nord du Nigeria. Selon lui, les ravisseurs sont «sans doute en lien avec Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) ou les groupes qui sont aujourd'hui au Mali», a-t-il déclaré au micro de Europe1.

L’ingénieur français a été enlevé le 19 décembre alors qu’il dormait à son domicile à Rimi, dans la résidence de la société qui l'emploie. L’ingénieur kidnappé travaille pour le groupe français Vergnet, spécialisé dans l'eau et les énergies renouvelables, sur un chantier éolien à Katsina, capitale de l'Etat nigérian de Katsina, frontalier du Niger.

Une trentaine d’assaillants ont attaqué le quartier de la ville de Rimi située à 25km de Katsina. Deux gardes de sécurité nigérians ont été tués et un policier a été grièvement blessé.

Le rapt a été annoncé le lendemain matin par la police locale et confirmé dans la journée par le président Hollande en visite en Algérie. D’après le ministre français des Affaires étrangères français Laurent Fabius, quatre Français auraient dû se trouver à ce moment-là sur le lieu du rapt mais un seul était présent.

Après les sept Français détenus actuellement par des islamistes dans le Sahel, l’ingénieur est le huitième otage français enlevé dans cette zone.

Le président français a exprimé sa fermeté face au business de l’enlèvement.

«Je refuse ce commerce-là (des otages). Autant il y a des contacts qui doivent être pris, il y a des intermédiaires qui doivent être utilisés, j'ai le respect de la vie des otages mais vous voyez bien que ce qui est en train de se passer, c'est une opération commerciale qui n'a rien à voir avec de la politique et qui vise à prendre de l'argent pour ensuite acheter des armes et déstabiliser des pays», a dénoncé le chef de l'Etat.

La BBC rappelle qu’au début 2012, un ingénieur allemand avait été tué au Nigeria par ses ravisseurs lors d’une tentative de libération qui avait échoué.

De plus, un otage britannique et un autre italien avaient également été tués cette année lors d’une tentative similaire de libération par les forces britanniques et nigériannes.

Le groupe islamiste Boko Haram est à l'origine de nombreuses attaques qui ont fait des centaines de morts au nord et au centre du Nigeria, mais il n'a jamais reconnu l'enlèvement d'étrangers.

Entendu sur Europe1 et lu sur BBC

Nigeria: Boko Haram, ennemi public numéro 1

Aqmi, multinationale de l'enlèvement