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Le «je vous ai compris» de François Hollande aux Algériens
Des paroles apaisantes qui ouvrent une nouvelle étape dans la relation franco-algérienne. Voilà l’ambition clairement affichée par François Hollande pour sa visite de 36 heures en Algérie. Nulle repentance, mais le président français a pris des positions claires contre le système colonial qu'il juge «profondément injuste et brutal».
«Pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système injuste et brutal. Et je reconnais ici les souffrances infligées aux Algériens», a affirmé François Hollande lors de son discours devant un parterre de parlementaires algériens à Alger le 20 décembre.
Dans une interview exclusive donnée au journal francophone El Watan et publiée le même jour, François Hollande dit comprendre les Algériens, en attente de reconnaissance et d’apaisement.
«Je connais les attentes du peuple algérien à l’égard de la France en ce qui concerne la colonisation et je partage pleinement la volonté.»
«J’aborderai la question de la mémoire avec lucidité et responsabilité. Nous le devons aux victimes, à toutes les victimes et au peuple algérien. Nous le devons à la France. Nous le devons à l’Algérie.»
Le président ne s’est pas contenté de délivrer un message sur le passé, il a grandement évoqué la communauté de destin qui unit la France et l’Algérie. Deux partenaires égaux qui ne peuvent pas se passer l’un de l’autre, tant sur le plan politique qu’économique.
«La France et l’Algérie sont deux grands pays, des acteurs essentiels dans la région et qui comptent dans le monde», afffirme le président français, avant d’évoquer le projet d’installation de l’usine Renault à Oran:
«L’usine Renault qui sera construite à Oran et dont cette visite a permis de finaliser le projet constitue un exemple emblématique, puisqu’elle doit permettre de produire davantage en Algérie, d’opérer un transfert de savoir-faire au profit de ce pays et d’y créer des emplois sans pour autant en supprimer en France.»
Quant à la délivrance des visas —un sujet épineux entre les deux pays, François Hollande a tenu à rappeler que «la demande d'un visa ne doit être ni un parcours d'obstacles ni, pire, une humiliation».
«La circulation des personnes doit être facilitée dans le respect de nos législations respectives et de nos engagements internationaux.»
Mais en contrepartie, le président Hollande réclame plus d’ouverture de la part des autorités algériennes. Algériens et Français doivent pouvoir aller et venir aisément.
«La mobilité entre nos deux peuples est une richesse, une question de respect et d’intérêt mutuel», a poursuivi François Hollande.
Lu sur El Watan
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