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Les mines d'Areva en Afrique dans le collimateur des ONG

Le groupe Areva voit rouge. L'ONG Sherpa a annoncé le 18 décembre, «qu'elle mettait fin à son partenariat avec le groupe nucléaire français pour la mise en place d'un observatoire de la santé autour des sites miniers où il exploite l'uranium au Niger et au Gabon, estimant que l'entreprise en fait aujourd'hui uniquement une "opération de communication"», rapporte le quotidien français Le Monde.

«L'association Sherpa a pris acte avec regret du fait que la nouvelle direction d'Areva avait réduit pour l'essentiel l'exécution des accords à une opération de communication, sinon d'affichage», explique l'ONG dans un communiqué sur son site.

Sherpa admet que ces accords ont favorisé «le suivi médical de plus de 700 travailleurs africains», mais estime «incompréhensible et inacceptable que le processus d'indemnisation, s'il a bénéficié à deux familles d'expatriés français (ce qui est notoirement insuffisant), n'ait bénéficié à aucun travailleur nigérien ou gabonais alors même que la situation médicale de plus d'une centaine d'entre eux a été examinée».

 D'ailleurs des ONG locales avaient alerté, au début des années 2000, sur la multiplication des cas de tuberculose, de leucémies, de cancers des os et des poumons, ajoute Le Monde. 

Et pour cause:

 «A l'origine de cet accord, des enquêtes menées depuis 2003 par Sherpa, Médecins du Monde et la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) ont révélé de fortes suspicions sur les maladies professionnelles contractées par les miniers durant plusieurs décennies», révèle Novethic, un site spécialisé dans le développement durable

Cette annonce met ainsi fin à l’accord signé en juin 2009, entre Areva et les ONG Sherpa et Médecins du Monde.

Celui-ci avait pour but de créer des structures médicales permettant de suivre l'impact des activités d'extraction d'uranium sur la santé des travailleurs et des populations vivant à proximité des mines, et notamment le risque lié aux radiations, souligne le quotidien.

Interrogé par l’AFP, Areva a affirmé ne pas comprendre la décision de Sherpa de quitter ces structures de supervision qui sont une première dans le monde minier.

Lu sur Le Monde et Asso Sherpa

 

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