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Pourquoi la Libye ferme ses frontières dans le sud
La Libye a annoncé le 16 décembre la fermeture de ses frontières avec ses quatre voisins du sud: l'Algérie, le Niger, le Tchad et le Soudan.
C’est l'Assemblée nationale, la plus haute autorité politique du pays, qui a décidé de cette «fermeture temporaire des frontières terrestres libyennes (...) jusqu'à l'organisation de la circulation des biens et des personnes avec ces pays», selon le texte de la décision publié par l'agence libyenne Lana.
Raison invoquée: la détérioration de la sécurité dans le sud du pays, décrété «zone militaire fermée», selon une source officielle. Pour le pouvoir libyen, la persistance de l'insécurité est imputable à la porosité des 4.000 kilomètres de frontières qu'elle partage avec le Niger, le Mali, le Tchad et le Soudan.
A titre d'exemple, le 15 décembre, une patrouille militaire a été la cible d’une attaque par un groupe armé non identifié dans la ville de Bani Walid, localisé à 200 kilomètres au sud-est de Tripoli. Trois militaires sont morts et neuf autres ont été blessés, rapporte le site britannique BBC.
Cette annonce de fermeture intervient peu après la tournée effectuée par le Premier ministre libyen Ali Zeidan, dans ces quatre pays voisins, souligne BBC. Avec ses interlocuteurs, Ali Zeidan avait principalement discutée de questions sécuritaires et de la surveillance des frontières communes.
En outre, il a ajouté que «les habitants de la région du sud libyen se sont plaints de l'insécurité, soulignant que le désert libyen est devenu un couloir de transit pour tous les types de trafic notamment la drogue, les armes et la traite des personnes».
«Le but affiché est de lutter contre l’immigration illégale, éternel problème pour la Libye, mais qui a connu un reflux récemment dans la perspective de l’intervention militaire africaine au Nord du Mali. Intervention qui est l’autre motivation de ce texte car, désormais, la crainte est grande de voir les combattants islamistes du Mali se retirer vers la Libye», rapporte RFI.
«Plus d'un an après leur victoire sur le régime du défunt Colonel Mouammar Kadhafi, les nouvelles autorités peinent à assurer la sécurité sur l'ensemble du pays, notamment dans les régions qui passent pour être des fiefs des partisans de l'ancien dirigeant libyen», analyse BBC.
Lu sur BBC
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