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RDC - La famille de Lumumba sollicite le soutien de Kinshasa
Qui est derrière l’assassinat de Patrice Lumumba? Cinquante ans après les faits, la justice belge va lancer une enquête sur l’assassinat en pleine guerre froide du Congolais Patrice Lumumba, l’un des héros des indépendances africaines, toujours populaire en 2012, annonce RFI.
La famille de l'ancien Premier ministre congolais assassiné souhaite mettre fin au règne de l'impunité.
«La famille cherche la vérité. Il y a une reconnaissance morale à un moment donné de la responsabilité de la Belgique dans l'assassinat de Patrice Lumumba mais ce n'est pas suffisant pour la famille qui veut que toutes les responsabilités soient établies judiciairement, que des gens soient condamnés pour ce qu'ils ont fait à l'époque", développe Christophe Marche, avocat de la famille, dans le site belge RTBF.
Et, elle souhaite à ce titre que le Gouvernement congolais appuie sa plainte concernant l’assassinat du tout premier chef de Gouvernement de la RDC, ajoute Radio Okapi.
«Ca m’étonne que nos autorités n’aient pas initié quoi que ce soit depuis que les Belges avaient (reconnu) leurs responsabilités. Voila le moment qu’ils peuvent se racheter et nous appuyer pour pousser ce dossier le plus loin possible», a déclaré Roland Lumumba, un des fils du Premier ministre assassiné.
«Cela se fera le moment venu», a répondu pour sa part le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende.
Dans le viseur: des anciens responsables de la Belgique, l’ancienne puissance coloniale, toujours selon la même source
Pour rappel, Patrice Lumumba, avait prononcé devant le roi Baudouin, le 30 juin 1960, jour de l'indépendance du Congo, un virulent discours dénonçant les abus de la colonisation belge, marquant sa rupture avec l'ancienne métropole.
«Après la prise du pouvoir par Joseph-Désiré Mobutu, Lumumba fut assassiné, le 17 janvier 1961, par des responsables du Katanga (sud-est), région minière qui fit un temps sécession avec le soutien de la Belgique. Les forces de sécurité belges ont été accusées d'avoir à tout le moins couvert l'opération, voire de l'avoir commanditée ou coordonnée», souligne le site belge RTL Info.
«On pense qu'il y a encore des informations qui n'ont pas été dévoilées, je pense notamment par exemple à des archives personnelles de gens de l'époque et j'espère qu'on va retrouver ces documents et pouvoir alors, je dirais, aller plus en profondeur dans les responsabilités individuelles, savoir exactement ce qui s'est passé», explique encore l'avocat.
La liste des personnes soupçonnées n'a pas été rendue publique, mais selon l'agence Belga, huit seraient toujours en vie. L'agence de presse belge cite un homme d'affaires qui était en 1960 un jeune diplomate, et un ancien conseiller des sécessionnistes katangais.
Une commission d'enquête parlementaire s'était déjà penchée sur la mort de Patrice Lumumba. Elle avait conclu en 2002 à la responsabilité morale de la Belgique dans l'assassinat.
L'enquête va à présent pouvoir commencer. Elle est rendue possible grâce à la loi sur la compétence universelle et puis l'assassinat de Patrice Lumumba est aussi assimilé à un crime de guerre. Il n'est donc pas frappé de prescription, ajoute la RTBF.
Lu sur RTL Infos, RTBF et RFI, Radio Okapi
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