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Burkina Faso - 14 ans d'injustice depuis la mort du journaliste Norbert Zongo
«Le temps passe et l’injustice demeure». 14 ans après la mort tragique du journaliste burkinabé Norbert Zongo, le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques, exige vérité et justice, rapporte L’Observateur Paalga.
Réuni en conférence de presse le 10 décembre, le Collectif a organisé une série de manifestations-dépôts de gerbes de fleurs, soirée artistique et cinématographique, débat autour de la vie et l’œuvre du disparu- pour commémorer cette disparition.
Norbert Zongo a été assassiné le 13 décembre 1998 avec trois de ses compagnons d’infortune. La justice burkinabé a prononcé un non-lieu en 2006. Malgré cette décision, le Collectif se dit toujours déterminé à mener le combat pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
Au cours de la conférence, les membres du Collectif ont décidé d’internationaliser le combat, informe Le Faso. Des actions seront entreprises par les avocats de l’association pour inciter la justice internationale à réagir.
La main sur le cœur Justin Coulibaly, président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert-Zongo, a juré qu’«il y aura la justice, même si ce n’est pas avec nous, ce sera avec nos enfants ou nos petits-enfants».
Son confrère Abdoulaye Diallo a pour sa part déclaré que «le pouvoir a fait son travail ; il a réussi le tour de force de bloquer le dossier. Maintenant il reste au peuple de faire aussi sa part pour que justice se fasse un jour à l’autre pour Norbert Zongo».
Le drame de Sapouy, où Norbert Zongo et trois de ses proches ont été retrouvés morts et calcinés dans un véhicule, continue de secouer le pays. Il est survenu après que le journaliste ait commencé une enquête autour de la mort mystérieuse de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère du président burkinabé, Blaise Compaoré.
A l'annonce de sa mort, de violents heurts avaient éclaté entre force de l'ordre et manifestants à Koudougou, ville natale de Norbert Zongo.
Dans son titre «Journalistes en danger» sorti en 2000, le reggaeman ivoirien Alpha Blondy entonnait déjà ce refrain:
«Au clair de la lune mon ami Zongo,
Refusa de baillonner sa plume au Burkina Faso,
Et Zongo est mort brûlé par le feu
Que justice soit faite, pour l’amour de Dieu»
Lu sur L’Observateur, Le Faso
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