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Cameroun - La rumeur du coup de téléphone mortel crée la psychose
Blague de mauvais goût ou triste réalité, personne ne peut le dire. Pourtant, superstitieux ou incrédule, presque tous les Camerounais s’abstiennent de prendre au téléphone les numéros débutant par +229, l'indicatif du Bénin, rapporte le site camerounais Cameroon-Infos.
Et pour cause, une rumeur folle s'est emparée de ce pays d’Afrique de l’Ouest, réputé pour être l’un des berceaux du vaudou. Celle-ci assure que décrocher les appels d'un mystérieux numéro commençant par 229, conduirait à la mort de celui qui décroche, rapporte RFI.
Et cette nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre.
«Il y a une peur de décrocher les numéros non identifiés et identifiables, explique Delor Magellan Kamseu Kamgaing, président de la Ligue camerounaise des consommateurs (LCC). Quand le numéro appelle et que c’est masqué, ça ne décroche plus. Quand le numéro appelle et que plus de chiffres s’affichent, ils ne décrochent plus parce qu’ils se disent qu’ils vont mourir», toujours selon la même source.
A Maroua, ville située au Nord-Ouest du Cameroun, diverses sources s'accordent à dire que la mise en garde viendrait du Nigeria voisin, où des personnes ayant pris ce mystérieux appel seraient effectivement décédées le lendemain, raconte Cameroun Infos.
«Morine Boyo, femme de ménage à Yaoundé, se garde désormais de décrocher tout numéro inconnu. C’est que son père, originaire du Nord-Ouest et basé à la frontière avec le Nigeria assure avoir assisté à l’enterrement d’un Nigérian, lequel racontait la veille qu’un homme l’a calmement prévenu au téléphone qu’il mourrait le lendemain.»
C'est depuis la psychose au Cameroun. A tel point que le gouvernement a publié un communiqué le 10 décembre pour tenter de rassurer la population.
«Une rumeur persistante mettrait en garde les utilisateurs du téléphone par rapport à la réception d'appels téléphoniques émis à partir d'un mystérieux numéro de téléphone commençant par +229 (indicatif téléphonique du Bénin). Ces appels, selon cette rumeur, entraîneraient le décès de ceux qui les reçoivent», indique Jean-Pierre Biyiti bi Essam, ministre des Postes et Télécommunications, dans le communiqué.
«Face à cette rumeur aussi invraisemblable qu'infondée, en effet, techniquement et objectivement, un coup de fil mortel, ça n'existe pas», écrit le ministre. Il «invite par conséquent les usagers du téléphone à rester sereins et confiants dans leurs communications, y compris celles venant de la République du Bénin».
Lu sur Cameroon Infos et RFI
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